Résumé : Robbie, un adolescent de 14 ans, nourrit secrètement l’espoir de réunir la famille qu’il n’a jamais connue.
Délaissé par sa mère et de père inconnu, il veille au quotidien sur Fess son jeune demi-frère.
Ensemble, ils passent le temps en trainant entre les champs de coton ensoleillés et le distributeur de sodas de la vieille station essence de leur petite ville du Mississippi.
Un jour, leur grand frère Lucas est de retour à la maison. Le rêve de Robbie de reconstruire une famille se dessine enfin…
Bon, je me lance et je décide enfin de rattraper mes chroniques en retard de cet été. J'ai décidé de commencer avec Summertime, cinéma indépendant américain, je t'aime. Matthew Gordon, jeune réalisateur américain qui a déjà quarante-deux ans, réussit le paris fou d'être américain et de faire un film produit par sa famille, qu'il a sollicité pour le financement. On y retrouve aucun acteur connu, le réalisateur avoue d'ailleurs avoir fait un casting pour le moins sauvage, et tourné avec des non-professionnels (pour des raisons financières évidentes, mais peut-être est cela qui fait la magie du film?). Pour en revenir au film, Summertime c'est l'histoire de l'anti-rêve américain, celui d'un gamin de 14 ans, Robbie, qui vit seul avec sa grand-mère et son petit frère (né d'un autre père), et qui attend une mère enfuie depuis longtemps et qui ne reviendra pas. C'est l'été et Robbie, élève plutôt médiocre, doit faire une rédaction pour son professeur, qui lui assurera ou non une place dans l'école l'année prochaine. Mais la petite famille vit difficilement, alors Robbie doit travailler, dans une station essence de son petit village paumé. Un évènement inattendu survient, le grand frère de Robbie débarque. Le jeune garçon fait le rêve un peu fou de reconstituer sa famille, le temps d'un été. Mais....
La force extraordinaire de ce film, est de montrer sans violence ni autres effets spectaculaires la misère de ces jeunes américains qui ont perdu espoir. Comme je le précisais plus haut, les acteurs sont non-professionnels, ce que j'ai d'ailleurs eu du mal à croire lorsque j'ai vu le film, étant donné l'extraordinaire présence à l'écran de William Ruffin (Robbie). Le réalisateur joue sur l'économie des dialogues, la caméra se place à la hauteur de Robbie. Les paysages sont sublimés, on voit un véritable travail sur la photographie, les couleurs, chaque plan semble travaillé. Matthew Gordon déjà connu par la télévision américaine pour ses reportages, réussit ce qui semble être un véritable travail de terrain, en se mettant dans la peau de ses personnages, tout est dans la justesse et ne bascule pas dans le mélo invraisemblable. Enfin, je dois dire que j'adore tout simplement l'idée de l'été pour faire un film. L'été d'un adolescent où il ne sera passé vraiment rien d'extraordinaire, pourtant plus rien ne sera jamais pareil. Un vent de nostalgie souffle parfois, comme le regret d'une époque perdue, mais Robbie va de l'avant, et a cette même fureur de vivre qu'avait James Dean et tous ceux qui s'accrochent à la vie.
Une perle du cinéma indépendant, un réalisateur à suivre.