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mardi 1 mai 2012

Dépression



Dépression - Brice Tarvel

Tout d'abord, je tiens à remercier les Editions Lokomodo et le forum Un Monde imaginaire de m'avoir permis de lire ce livre de Brice Tarvel. 

J'ai été très surprise par le style de l'auteur, facile à lire bien que violent parfois. Dépression se passe dans un monde imaginaire, où la pluie tombe sans cesse et détruit peu à peu les humains qui y habitent. Elle entraîne en effet une grave maladie; la rouille, qui ronge leurs membres jusqu'à totale destruction. Ils ne sont plus alors qu'une masse difforme et orangeâtre. Autant dire tout de suite que l'ambiance est glauque. A l'écart de la ville, dans ce qu'ils appelent l'Etang, vivent des créatures nommées "Les Batraks", dont les corps verdâtres et recouvert de pustules effraient les humains. Ils sont méprisés, moqués, délaissés et sont très peu civilisés. L'histoire traît de personnages très banals qui subissent le chaos de leur monde. Le livre s'ouvre sur Sarg, pêcheur de rat sans le sou, alcoolique à ses heures perdues, et fou amoureux de Jarine, une jolie blonde plus ou moins prostituée. Il rentre dans une rage folle lorsqu'il apprend que celle-ci a eu une relation avec trois batraks, au bord de l'Etang. Il jure donc de la retrouver et de tuer "le Batrak qui lui est passé dessus". Oui mais voilà, un de ces fameux Batraks, prénommé Zam, veut lui aussi retrouver Jarine, qu'il appelle son "Emergente", car il lui semble qu'il n'y a qu'auprès d'elle qu'il se sentira heureux.  L'onomastique rappelle d'ailleurs étrangement celle de Fin de Partie de Samuel Beckett où le dramaturge présente des personnages dénués de toute identité, ils sont simplement là. Jarine quant à elle en a assez de cette ville et de cette pluie et veut partir ailleurs, où le soleil brille et pour cela, elle est prête à tout. Même à rentrer dans la secte des compagnons de l'Arche, qui veulent se constuire un vaisseaux pour atteindre l'île du Salut. Mais il y a Vavette, une jeune prostituée atteinte de la rouille qui ne veut pas mourir. Jarine doit alors s'efforcer de tout faire pour la sauver. Mais la machine infernale est en marche...

Le livre est écrit dans un style très oral, et souvent brutal. Les protagonistes n'ont pas peur, il s'agit d'un argot des petites classe. J'ai parfois trouvé le langage très violent. L'atmosphère générale est glauque, sale. La fatalité est omniprésente, on a l'impression d'un destin en marche qui ne peut pas s'arrêter. Si au départ les personnages de Sarg et Zam sont plutôt attachants, ils apparaissent très vite dans leur monstruosité. Un certain suspence s'installe au sein de cette histoire malsaine, et on refuse de croire que l'histoire va se finir si mal que ça, mais la réalité est tout autre. J'ai beaucoup apprécié cette impression de "machine infernale" mise en place par l'auteur, ainsi que ce flou autour de l'identité des personnage ou du lieu dans lequel l'histoire se déroule. On peut d'ailleurs penser qu'il ne s'agit pas d'un monde imaginaire, mais plutôt de ce qu'est devenue la planète après des siècles de pollution. Le personnage de Zam est également intéressant. Il est ce que l'on peut appeler un monstre, mis-humain, mi-grenouille, ses pieds sont palmés, son corps verdâtre est recouvert de pustules, pourtant est-il plus monstrueux que tous ces hommes qui le méprisent et veulent le tuer en raison de son apparence physique ? Le livre offre donc des réflexions particulièrement intéressantes sur l'avenir et sur cette notion de monstruosité. En somme, je suis plutôt satisfaite de cette lecture, même si je l'ai trouvée plutôt difficile au début, au raison du style plutôt brutal de l'auteur. 
Je remercie une fois de plus les éditions Lokomodo et le forum Un Monde Imaginaire pour m'avoir fait découvrir ce livre. 

Le Meilleur des Mondes


Le meilleur des mondes
de Aldous Huxley


L'histoire : Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d'oeuvre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps.

Aujourd'hui, devait écrire l'auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s'abatte sur nous dans le délai d'un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d'ici là de nous faire sauter en miettes... Nous n'avons le choix qu'entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique.



Elarinya en dit : Déroutant. Bouleversant. Troublant. Le mot qui convient ne me vient pas tout à fait. Le meilleur des mondes écrit en 1932 je le rappelle (prémonition ?) raconte l'histoire d'une société marquée par le bonheur. Le bonheur fondé sur l'ignorance, l'individualisme, le vice. D'une modérnité déconcertante, il arrive de se demander si cette société aseptisée évoquée n'est pas le XXIe siècle, heure de la modernité. Il n'y a plus de Dieu, plus d'amour, plus de rien, seulement des individus qui vivent tels des robots. Dire j'aime, je n'aime pas ce livre, aurait peu d'intérêt, en vérité, les questions qu'ils posent sont bien plus importantes que l'histoire en elle-même. Jusqu'où devont nous aller ? Quelles sont les limites de la modernité, de la technologie ? Le Sauvage est-il bien celui que l'on croit ? Il s'agit également d'une véritable réflexion sur le libre-arbitre, jusqu'au bout le personnage a le choix. En bref, ce livre est troublant et dérangeant, une lecture incontournable dans le domaine de la Science-Fiction (A lire également Fahrenheit 451). Petite remarque en passant, la couverture est horrible....