jeudi 27 décembre 2012

Challenge ABC 2013



Je suis consciente que j'ai été une très mauvaise challengeuse en 2012, c'est pourquoi, je décide de retenter l'expérience afin de m'améliorer en 2013 (en même temps, ça va pas être bien difficile!). Le principe du challenge ABC reste le même : choisir un auteur par lettre, un minimum de 4800 pages pour l'ensemble des livres. Toutefois, cette année, certaines nouveautés sont proposées puisqu'on peut désormais choisir entre trois options :

A comme Aléatoire : Vous avez la possibilité de ne pas fixer votre liste  ! Je vous en demande une minimale pour valider le challenge, mais elle pourra être modifiée autant de fois que vous le voudrez. Attention, si cette option peut sembler alléchante, elle est réputée plus difficile , car, vous n’avez pas de cadre fixe… et c’est toujours le nom de l’auteur qui prime. Je vous conseille d’établir une liste de 26 auteurs, que vous changerez à loisir. Attention toutefois au nombre de pages lues : c'est un des points primordiaux, et lorsque vous ferez vos changements, méfiez-vous de ne pas vous retrouver en dessous des 4800 pages necessaire. Je rappelle qu'en fin d'année, si l'une de ces conditions n'était pas remplie, malgré 26 livres lus, le challenge serait caduc ! Dans cette option, pas de Manga-BD, ni film.

B comme Bi-technologies : Vous pourrez intégrer à votre challenge, des BD ou manga, des Films… (Un film compte pour 50 pages, quelque soit sa durée) Pour les BD, le dessinateur compte autant que l'auteur. A vous de choisir la lettre qui vous convient. Par contre pour les films, c'est le réalisateur. La liste pourra être modifiée uniquement trois fois !

C comme Combiné : Cette option va vous permettre de combiner le challenge ABC aux challenges de Livr@ddict (Baby, Big, et autres challenges en cours). Par conséquent, votre liste devra contenir des livres des autres challenges, mais conserver le But principal = marier les styles. Il ne s'agit pas ici de faire un challenge spécifique en une seule catégorie. Attention, pour certaines lettres, cela peut s’avérer difficile, ou impossible, il faudra donc compléter avec des livres hors challenges… La liste pourra être modifiée uniquement trois fois ! Dans cette option, pas de Manga-BD, ni film.

Pour moi, ce sera l'option B !


Voici donc ma liste pour le challenge ABC 2013 :

A - Anderson Eli : Oscar Pill tome 1, La Révélation des Médicus - Jeunesse, Fantasy (571 pages)
B - Binisti Thierry : Une bouteille à la mer - Film (compte pour 50 pages)
C - Christie Agatha : La mort n'est pas une fin - Policier (224 pages)
D - Doyle Arthur : Sherlock Holmes : Son dernier coup d'archet - Policier (252 pages)
E - Enard Mathias : Parle-leurs de batailles, de rois et d'éléphants - Historique (154 pages)
F - Follet Ken : Un monde sans fin - Historique (1337 pages)
G - Gondry Michel : L'écume des jours - Film (compte pour 50 pages)
H - Hugo Victor : L'homme qui rit - Classique (838 pages)
I - Ionesco Eugnène : La leçon - Théâtre (environ 130 pages)
J - Jeunet Jean-Pierre : Le fabuleux destin d'Amélie Poulain - Film (compte pour 50 pages)
K - Kennedy Douglas : L'homme qui voulait vivre sa vie - Contemporaine Drame (497 pages)
L - Lacombe Benjamin : Blanche-Neige  - Conte, album (40 pages)
M - Mashima Hiro : Fairy Tail tome 1 - Manga Shonen (192 pages)
N - Nicholls David : Un jour - Contemporaine (620 pages)
O - Orwell Georges : 1984 - Science-Fiction (environ 400 pages)
P - Proust Marcel : Un amour de Swann - Classique (254 pages)
Q - Queneau Raymond : Les fleurs Bleues - Classique (275 pages)
R - Roché Henri-Pierre : Jules et Jim - Contemporaine (243 pages)
S - Shelley Mary W. : Frankenstein ou le Prométhée moderne - Classique, Science-Fiction (environ 350 pages)
T - Tornatore Giuseppe : Cinema Paradiso - Film (compte pour 50 pages)
U - Ungerer Tomi : Otto, autobiographie d'un ours - Jeunesse (34 pages)
V - Vigan Delphine de : No et moi - Contemporain (287 pages)
W - Westerfield Scott : Uglies tome 3, Spécials - Dystopie (381 pages)
X - Xavier Philippe : Croisade tome 1, Simoun Dja - Bande Dessinée (56 pages)
Y - Yahia Belaskri : Si tu cherches la pluie, elle vient d'en haut - Contemporaine (128 pages)
Z - Zeller Florian : Julien Parme - Contemporaine (254 pages)

Ce qui me fait un total de plus de 7717 pages !

dimanche 23 décembre 2012

Le Mariage de Figaro



Résumé : Oubliant les nombreux services que son valet Figaro lui a rendus dans Le Barbier de Séville, le comte Almaviva tente de lui dérober sa fiancée Suzanne. Avec l'ingéniosité de celle-ci et l'aide de la comtesse, Figaro obtiendra-t-il enfin la main de celle qu'il aime ? Deuxième volet de la célèbre trilogie de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, selon le mot de Bonaparte, " c'est déjà la Révolution en action ". Dénonciation des abus de la noblesse, contestation du privilège de la naissance, satire de la justice : à bien des égards, cette pièce écrite en 1778 est révolutionnaire avant l'heure. Mais la folle journée ", pleine de rebondissements et de quiproquos, de chansons, de tableaux vivants et de morceaux de bravoure, est avant tout le chef-d'œuvre d'un dramaturge virtuose

Mon avis :  C'est toujours aussi délicat, car après parler de Cyrano, je dois parler de Figaro, qui est lui aussi un personnage que j'affectionne tout particulièrement. Ce que j'aime chez Beaumarchais c'est toute la dimension sociale et politique qu'il a su ajouter à son oeuvre; bien au-delà d'un valet qui veut épouser une jolie jeune femme, on trouve toute une réflexion philosophique sur la légitimité du pouvoir des nobles, soulevée par Figaro lui-même, ce Scapin du XVIIIe siècle, lui aussi dépassant le maître par l'intelligence et bien d'autres talents. J'en profite pour vous parler d'une mise en scène mémorable que j'ai eu la chance de voir l'été dernier, pas très loin d'Avignon : celle de la compagnie Comédiens & cie. Mêlant la pièce de Beaumarchais et l'opéra de Mozart, le spectacle était un concentré de magie et de féerie  rondement mené par un acteur irréprochable, à la fois danseur, comédien et acrobate. A voir si ça passe pas très loin de chez vous !




Cyrano de Bergerac - Rostand



Résumé : La gloire d'Edmond Rostand est inimaginable aujourd'hui. Ses contemporains le tiennent pour le plus grand écrivain de tous les temps. Cyrano de Bergerac suscite une véritable adoration, indéfiniment renouvelée. On devrait encore savoir par cœur ces vers piaffants, cliquetants, étourdissants, à l'image de ce héros romantique et baroque, de ce d'Artagnan amoureux. Savant fou tombé de la Lune ou ferrailleur éblouissant, si tous les Français se reconnaissent en lui, s'il nous arrache des larmes, c'est parce qu'il est vrai, d'une profonde vérité humaine. C'est lui que Roxane aimait, son intelligence, son esprit, et non le beau et ennuyeux Christian. Cyrano est une part de nous-mêmes, le vengeur des humiliés et des offensés, des timides et des ratés de l'amour. À la fin de l'envoi, c'est toujours lui qui gagne.

Avis : Une de mes pièces de théâtre préférées (pour ne pas dire ma pièce de théâtre préférée), tant elle me fascine par l’intelligence de son texte et le génie de ses personnages. Faite d'intrigues, de rebondissement et d'histoires d'amour, elle réunit tous les ingrédients pour faire d'elle un chef d'oeuvre de la littérature française. Je ne trouve à l'heure actuelle aucun point négatif à mentionner, tant j'aime ce texte, du premier au dernier mot. Je me souviens d'ailleurs avoir vu une mise scène de la comédie française à la télévision alors que j'avais une dizaine d'années, de là, il me semble est née mon adoration pour Cyrano, son verbe, et son panache. Je ne pourrais me lasser de le lire et de le relire encore, tant il a de nombreuses choses à nous apprendre sur nous même et sur la vie. Et puis, on ne peut pas dire que l'on n'aime pas le théâtre après avoir lu Cyrano...



La Cantatrice chauve - Ionesco



Résumé : Qu'importe que la cantatrice soit chauve puisqu'elle n'existe pas ! Dans cette petite "anti-pièce", première oeuvre dramatique de Ionesco, il n'est fait référence que deux fois à la cantatrice chauve, personnage dont on ne sait rien et qui n'apparaît jamais. Il s'agit bien là d'un Nouveau Théâtre, celui qui donne naissance à des pièces sans héros, sans sacro-sainte division en actes, sans action, sans intrigue, avec en guise de dénouement la quasi-répétition du début, et dont les traditionnelles retrouvailles sont remplacées par une parodie de reconnaissance d'une invraisemblance ahurissante. Les personnages, tout droit sortis d'un manuel de langue, ne s'expriment que par clichés, disent une chose pour aussitôt affirmer son contraire, trouvent une jubilation idiote à employer proverbes et maximes tout en les pervertissant sans même s'en apercevoir... Cependant, très vite, le langage s'"autonomise", se libère de toute contrainte, et l'on assiste avec plaisir au divorce du sens et du verbe. Il en résulte un petit chef-d'oeuvre comique, traité sur l'absurde, variation sur la bêtise et paradoxalement éloge du pouvoir du langage.

Avis : Le théâtre de l'absurde a cette particularité d'être souvent incompris voire méprisé par les uns et les autres sous prétexte qu'il est différent. Et La Cantatrice chauve ne fait pas exception à la règle, tantôt louée, tantôt violemment critiqué, cette oeuvre fait débat. Je me rangerais plutôt du côté de ceux qui crient au génie, le génie d'aller tellement loin dans l'absurde qu'il est difficile d'en revenir. Le texte est un concentré de perles rares, et chaque scène réserve son lot de surprise. Pour une fois, je dirais que je préfère lire le texte plutôt que de le voir, car les mises en scène sont souvent difficile, et ne mette parfois pas assez le texte en valeur. Je l'ai lue, relue, et rerelue sans m'ennuyer une seule fois, tant je trouve l'intrigue intrigante et les personnages difficile à cerner. Un véritable coup de coeur !




Le Cid - Corneille



Résumé : "Rodrigue, as-tu du coeur ? Tout autre que mon père l'éprouverait sur l'heure..." Qui de nous n'a pas été bercé par l'épopée du Cid ? Noble, vaillant, sans égal, sans rival. Amoureux de Chimène, aimé en retour, accablé par le sort, car pour sauver l'honneur de sa famille il lui faut perdre une maîtresse. L'affront est rude. Un soufflet ! Homme de coeur, Rodrigue ne peut que venger son père d'un tel outrage. A son tour, Chimène demande justice. "Tu t'es, en m'offensant, montré digne de moi, je me dois, par ta mort, montrer digne de toi." Cruel conflit entre devoir et passion qui pousse les deux amants à s'opposer. A tant de grandeur d'âme, le Ciel ne peut être insensible...

Avis : C'est toujours assez délicat de chroniquer des classiques de la littérature. Difficile de dire qu'on n'a pas aimé (l'oeuvre est reconnue comme magistrale depuis des siècles) mais difficile aussi de critiquer le style (c'est en général extrêmement travaillé, au point qu'on l'analyse à l'école). Le Cid fait partie de ces pièces de théâtre que j'ai trouvé très bien écrite, mais que je regrette de ne pas avoir vu sur scène. Le vers s'adapte assez bien à la lecture, mais au niveau des sentiments etc. ça passe quand même beaucoup mieux quand c'est un acteur qui vous récite les répliques. L'intrigue est palpitante, et j'avoue qu'à partir d'un certain moment, j'étais poussé par l'envie d'en savoir un peu plus. Pourtant j'ai trouvé assez difficile de rentrer dans l'histoire, style oblige. Aujourd'hui, plus personne ne parle en vers, sans compter le vocabulaire assez soutenu, qui nécessite quelques fois un dictionnaire. Dans la globalité, l'oeuvre est une bonne surprise que je ne regrette pas d'avoir abordé lors d'une lecture personnelle (les analyses en cours ont parfois tendance à nous lasser). Prochaine étape, voir le Cid sur scène !


Les fourberies de Scapin



Résumé : Branle-bas de combat dans les ruelles napolitaines ! Octave a, en secret, épousé Hyacinthe, la jeune femme qu'il aime, mais voilà que son père a décidé à son tour de le marier à une inconnue ; quant à Léandre, c'est Zerbinette qu'il aime, mais son père en a lui aussi décidé autrement. Alors, que vont bien pouvoir faire ces deux jeunes gens sans le sou contre la puissance et l'autorité de leurs barbons de pères ? Faire appel à Scapin, bien sûr, le valet bondissant et malicieux, joueur et beau parleur : rien de tel que l'un de ses nombreux tours pour retourner la situation !

Mon avis : Molière quand tu nous tiens, difficile de te lâcher. Les fourberies, c'est le talent à l'état pur d'un certain Jean-Baptiste, fils de personne qui a su ce faire un nom dans le monde très prisé de la littérature française. Difficile de critiquer une oeuvre pareille puisque je l'adore et que je la trouve en tout point admirable. J'ai eu la chance de la voir plusieurs fois sur scène, dans des mises en scènes plus ou moins intéressantes, avec pour seul point commun un texte génialissime et inoubliable. Le personnage de Scapin est sans aucun doute mon préféré, il préfigure Figaro, le valet savant, bien que celui-ci soit fourbe et ait plus d'un tour dans son sac. A lire, a relire, et à lire encore tellement c'est génialement bien !


Le vieil homme et la mer - Hemingway



Résumé : Le roman met en scène deux personnages principaux : Santiago, un vieux pêcheur pauvre, et Manolin, jeune garçon tendre. L’histoire se déroule à Cuba, dans un petit port près du Gulf Stream.
Manolin accompagne Santiago à la pêche, mais ils n’ont rien pris depuis 84 jours. Les parents de Manolin qui trouvent que Santiago est « salao » ou « salado », c'est-à-dire malchanceux, décident qu’il embarquera sur un autre bateau, celui-ci ramène en effet trois grosses prises en une semaine!
Chaque soir Manolin voit le vieux revenir bredouille, cela lui cause une grande tristesse, il l’aide à remonter la barque, les lignes et le harpon. La voile, usée et rapiécée, roulée autour du mât, figure le drapeau en berne de la défaite. Le jeune garçon lui trouve de quoi manger et prend soin de lui, il a peur de le voir « partir », il n’est pas question de pitié, mais d’amour et de respect.

Mon avis : Une fois de plus, une lecture qui m'a ravie, d'autant que je l'ai lue deux fois au cours de l'année (en français puis en anglais dans le cadre de la littérature anglaise au lycée). J'ai particulièrement apprécié l'idée que le livre soit un très long poème en prose, comme une ode à la vie, à l'amitié, à la vieillesse aussi. La plume de Hemingway est parfaite, mélancolique, triste parfois, mais admirable. La lecture en anglais m'a d'ailleurs permis de voir à quel point le style était travaillé. J'ai toutefois été un peu surprise par la fin. Surprise plutôt que déçue, mais en fermant le livre, j'ai tout de même gardé un sentiment un peu amer. Car finalement, si le monde auteur du vieil homme change son regard, celui-ci semble ne pas avoir évolué. La fin ouverte, permet tout de même d'imaginer l'écriture du meilleure histoire pour Santiago et Manolin...




Dix petits nègres - Agatha Christie



Résumé : Dix personnes apparemment sans point commun se retrouvent sur l'île du Nègre, invités par un mystérieux M. Owen, malheureusement absent. Un couple de domestiques, récemment engagé, veille au confort des invités. Sur une table du salon, dix statuettes de nègres. Dans les chambres, une comptine racontant l'élimination minutieuse de dix petits nègres. Après le premier repas, une voix mystérieuse s'élève dans la maison, reprochant à chacun un ou plusieurs crimes. Un des convives s'étrangle et meurt, comme la première victime de la comptine. Une statuette disparaît. Et les morts se succèdent, suivant le texte à la lettre. La psychose monte. Le coupable se cache-t-il dans l'île, parmi les convives ?

Mon avis : Peu de temps avant la fin du challenge sur Accros & Mordus de lecture, je tente d'améliorer (un peu) mon score en rattrapant toutes mes chroniques en retard. J'ai pris beaucoup de plaisir à relire ce classique du roman policier que j'avais découvert au collège et qui m'a une fois de plus fait frissonner. Je pense que la force du roman est sans aucun doute le suspense qu'il dégage, et la tension, dû aux indices que la romancière laisse dans chaque chapitre. Moi qui avait oublié le nom du coupable, je n'ai réussi à le retrouver que dans les derniers chapitres. Au niveau du style, c'est direct et économique, on ne se perd pas dans des détails insignifiants et le livre est très accessible. Ce qui me prouve une fois de plus que la reine du polar est sans aucun doute Madame Agatha Christie !